Livre : La première gorgée de bière...
Par skaub, dimanche 18 février 2007 à 17:30 :: Parlons bière...
Non, nous ne sommes pas devenu un site littéraire. Simplement, nous avions envie de vous faire part d'un livre que nous avons beaucoup aimé.
La première gorgée de bière
Et autres plaisirs minuscules
Ce livre parle en toute simplicté de ces nombreux micro instants de bonheur de la vie quotidienne ; des choses qu'on vit, qu'on a vécu, et notamment, le moment ô combien miraculeux de la première gorgée de bière. Il se lit très rapidement et c'est que du plaisir. On vous le recommande chaudement, car outre la première gorgée de bière, il y a aussi le banana-split, le dimanche soir, et bien d'autre texte tout aussi succulents les uns que les autres.
Nous vous avons choisit un petit extrait, complétement au hasard... ^^
La première gorgée de bière
C'est la seule qui compte. Les autres, de plus en plus longues, de plus en plus anodines, ne donnent qu'un empâtement tiédasse, une abondance gâcheuse. La dernière, peut-être, retrouve avec la désillusion de finir un semblant de pouvoir...
Mais la première gorgée ! Gorgée ? Ça commence bien avant la gorge. Sur les lèvres déjà cet or mousseux, fraîcheur amplifiée par l'écume, puis lentement sur le palais bonheur tamisé d'amertume. Comme elle semble longue, la première gorgée ! On la boit tout de suite, avec une avidité faussement instinctive. En fait, tout est écrit : la quantité, ce ni trop ni trop peu qui fait l'amorce idéale ; le bien-être immédiat ponctué par un soupir, un claquement de lange, ou un silence qui les vaut ; la sensation trompreuse d'un plaisir qui s'ouvre à l'infini... En même temps, on sait déjà. Tout le meilleur est pris. On repose son verre, et on l'éloigne même un peu sur le petit carré buvardeux. On savoure la couleur, faux miel, soleil froid. Par tout un rituel de sagesse et d'attente, on voudrait maîtriser le miracle qui vient à la fois de se produire et de s'échapper. On lit avec satisfaction sur la paroi du verre le nom précis de la bière que l'on avait commandée. Mais contenant et contenu peuvent s'interroger, se répondre en abîme, rien ne se multipliera plus. On aimerait garder le secret de l'or pur, et l'enfermer dans des formules. Mais devant sa petite table blanche éclaboussée de soleil, l'alchimiste déçu ne sauve que les apparences et boit de plus en plus de bière avec de moins en moins de joie. C'est un bonheur amer : on boit pour oublier la première gorgée.
Naturellement chacun aura compris le choix de cet extrait. Un texte merveilleux, tout aussi plaisant que la première gorgée de bière elle même, une ode au bonheur : l'évangile de l'amateur de bière.
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